BIOGRAPHIE
Peintre née en 1963, Laurence LECCIA a grandi en Afrique.
Elle vit et travaille à Pignan, près de Montpellier, dans l’Hérault.

PEINTURE & NATURE
Actrice de la scène des arts plastiques, Laurence Gibert Leccia peint et expose depuis 35 ans.
Dans son travail, elle évoque depuis toujours la nature. On parle de son travail comme d’une « spontanéité poétique «
Elle est formée à l’école d’Architecture de Montpellier puis à l’école des Beaux Arts de Bordeaux.
Laurence Gibert Leccia, a été présentée lors de multiples expositions en France et à l’étranger.
Elle fait sa première exposition au musée des Beaux Arts de Bordeaux puis est présentée lors de multiples expositions à Montpellier et alentours. (Château d’O, Corum, Carré Sainte Anne, galerie Saint Ravy, galerie Des Bains à Sète, galerie Le Comptoir à Sète).
Laurence Leccia a aussi présenté ses toiles outre mer, en Suède, au Danemark, à Abidjan en côte d’Ivoire, et à Conakry en Guinée, puis à Lourmarin, à Paris, à Barbizon, au musée de Saint Paul de Vence.
Elle a enseigné à l’Ecole d’Architecture de Montpellier jusqu’en 2010, tout en continuant à exposer (Domaine de Verchant, Chapelle des Pénitents de Mèze, RBC Montpellier Nîmes Avignon) et réalise des commandes privées (hôtel de luxe, chais, collectionneurs Boston et Houston aux USA).
DIPLÔMES
1989 •Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique (DNSEP)
Ecole des Beaux Arts de Bordeaux
1985 •licence d’ Architecture
Ecole d’ Architecture Languedoc – Roussillon
EXPOSITIONS
2016 • Galerie La Méridienne des Sens / Clermont l’Hérault
2015 • Galerie Sète
2015 • Galerie Sophie Julien / Béziers
2014 • Houston / USA
2009 • RBC mobilier / Montpellier
2013 • RBC mobilier / Nîmes
• RBC mobilier / Avignon
• Printemps des Comédiens / château d’ô / Montpellier
2008 • « Vin /20 » / Jardin des Sens
• « les barriques » de Château Puech Haut / Aniane
2007 • “trop féminin ?” Chapelle des Pénitents / Mèze
• Centre d’art / Domaine de Lézigno / Béziers
2006 • “trop féminin ?” Domaine Verchant / Montpellier
2005 • « les barriques » Vinisud /Château Puech Haut / Montpellier
2000 • Galerie du théâtre d’ô / château d’ô / Montpellier
1999 • Galerie l’atelier / Aigues Mortes
1998 • “ Les artistes de la galerie ” Galerie Le Comptoir / Sète
• Galerie Le Comptoir / Sète
• Galerie Got / Paris
• Galerie Rocha/ Barbizon
• Espace Hérault / Paris
• Galerie du Musée de St Paul / Saint Paul de Vence
1997 • Galerie Le Comptoir / Conakry / Guinée
• Galerie Falbala / Clermont Ferrand
1996 • Galerie Le Comptoir / Abidjan / Côte d’Ivoire
• Galerie de l’Office du Tourisme / Conseil général / Montpellier
1995 • Galerie Saint Ravy / Montpellier
• Espace culturel Jacques Coeur / Montpellier
• « La vérité changera l’art » / Festival Les Z’arts 95 / Théâtre des variétés / Béziers
• Esprit du lieu 3 / Carré Sainte Anne / Montpellier
• « Une expo de printemps » / Galerie des bains / Sète
• « 5e salon des artistes de Thau » / Salle Pégase / Frontignan
1994 • « Ateliers portes ouvertes / Les Passagers de l’Art / Montpellier
• « L’art en vin / Chapelle des Abbés de st Aphrodise / Béziers Oenopole
• « A la manière de » (Bram van Velde) / Le Centre / Les Passagers de l’Art / Montpellier
• Le Centre / Les passagers de l’art / Montpellier
• « Le Kultur Flirt » / Kultur Pendule Galleri / Aarhus / Danemark
1993 • « le Corum des Peintres » / Le Corum / Montpellier
• « Arts Sud Peinture » / Espace peuple et culture / Montpellier
• Château Le Bouïs / Gruissan / Aude
1992 • « Les peintres du Sud » / Lycée Européen Jean Monnet / Montpellier
• Presbytère de Boüer / Sarthe
• galerie de l’université populaire de Stockholm / Suède
1991 • Jeunes et Toiles / Mairie du 11e / Paris
• 5e salon de Printemps de Lésigny / Seine et Marne
• Espace Gibert / Lézignan – Corbières
• Sax ‘ aphone / Montpellier
1990 • Entreprise ABX (mécénat d’entreprise) / Montpellier
• Marché de l’Art / Montpellier
• Galerie du château / Château d’O / Montpellier
• Hôpital Lapeyronnie / Montpellier
• Performance pour Les Arts au Soleil / La Caravane des Caravanes / Vendres
• Forum Espace Gard / Nîmes
• La Movida / Montpellier
• Bagdad Café / Montpellier
1989 • Atelier In Quarto / Montpellier
• « Salon des Indépendants » / Musée des Beaux Arts / Bordeaux
• Ecole des Beaux Arts / Bordeaux
TEXTES
Laurence Leccia – 2015
A l’École d’Architecture, j’ai été formée à un dessin classique : la perspective, la théorie de la couleur, l’ombre et lumière, les proportions dorées. J’ai appris le trait d’équerre, un dessin au cordeau, une vision orthogonale.
Avec l’École des Beaux Arts , je me suis tournée vers l’art contemporain. J’ai cherché à me départir de la rigidité académique. J’ai voulu le trait tremblé, les embus indépendants, tous les aléats, les champs colorés …
Je redoute la finitude du dessin, le trait « léché », hygiéniste, prévisible, parfait.
Je cherche la touche en suspend, l’inachevé, l’erreur créative, les imperfections. Le regard du spectateur peut alors terminer, imaginer ce qu’il voit, il peut se projeter.
A l’école des Beaux Arts, il était alors de bon ton de dire que la peinture était morte.
Marcel Duchamp en rivalité et moins doué que sa fratrie dénigrait la peinture, «bête comme un peintre». Le sort de la peinture aurait été décidé juste par cette quête d’exister …
Dans les années 60, il était donc désuet d’utiliser le pinceau, le châssis, la toile et pour les conservateurs du conservatisme d’aujourd’hui, toujours… les adorateurs de porte-bouteille … Qu’importe !
J’ai persisté et résisté car je n’ai pas fait l’école des Beaux Arts pour devenir une artiste, ni pour être sous les feux mais juste pour peindre.
J’ai tracé ma voie loin des idées mode de l’art institutionnel. Je ne suis pas une peintre subventionnée donc je n’ai pas à rendre compte d’une certaine forme d’art.
La peinture est un miroir pour soi-même. Celui qui regarde, voit avec son histoire, sa culture et engendre de l’amour ou du désamour pour ce qui sourd de la toile.
Le choix d’un sujet, bavard et silencieux me permet une liberté en peinture.
Rien n’est déterminé d’avance dans ma peinture. Il ne peut y avoir de stratégie pour qu’une toile soit réussie.
Dans mon travail, je mets tout en place pour favoriser la surprise, les aléas. J’utilise le fortuit.
Quoi de plus ennuyeux que de savoir d’avance ce qui va arriver !
J’aime ce danger de pouvoir échouer, tout perdre ou … cette grâce de voir tout se construire avec une partie de moi-même que je n’utilise que là, dans l’instant avec la peinture sur la toile …
Marcel Leccia – 2014
L’œil se promène d’une toile à l’autre avec une application un peu nerveuse parce que la séduction agace. Qu’est-ce qui fait que « ça marche » ?
Panneaux de formats très variables (300 x 300 cm , 40×40 cm), presque toujours carrés : artichauts, bulbes, racines ; et fleurs, surtout des fleurs. Nous nous en tiendrons à celles-ci, mais on ferait des observations équivalentes pour tout autre « motif ». Une, deux ou le plus souvent quatre fleurs. Si elles sont deux ou quatre, on les trouve disposées dans des carrés égaux. Volontiers rouges ou jaunes. Des dizaines et des dizaines de fleurs ; et pourtant, impossible d’ironiser sur la répétition : elles sont là et bien là, mais vont bientôt laisser la place à la peinture.
À cent mille lieux du naturalisme, elles déclinent la ténacité du peintre au travail, dont on comprend qu’il pourrait n’en finir jamais. La fleur dans tous ses états, variations infinies de la fleur travaillée par la main de l’œil.
Sur de la toile au grain sensible, on va de la fleur débutante, boutons corsetés, à la fleur épanouie en larges corolles aux contours aléatoires. De l’opacité la plus sévère à la transparence la plus diaphane : avec cette obstination avisée qui ne lasse ni ne se lasse, elles offrent une matière autrement riche que celle d’aquarelles pour lesquelles elles pourraient, distraitement, se faire passer : pigments dilués dans de l’acétone ou du white spirit, on a des huiles aux tonalités extraordinairement subtiles. Rares pistils de verts, gris ou bruns inconnus, noires étamines serrées au cœur de la corolle, parfois une tige vert cru. Un fond de peu de matière qui n’est là, on dirait, que pour capter toute l’attention de l’œil spectateur. Ces corolles débordent de suc, d’énergie : dispersion de météorites, explosions solaires, pollen épandu par le vent. L’idée vient, en passant, qu’on serait devant un phénomène cosmique ou de fécondation vu au microscope.
Et rien, jamais, ne s’y répète sinon la leçon d’un peintre au travail.
Cependant, l’obstination que racontent ces dizaines de fleurs affirme que quelque chose résiste. C’est que la vie est inépuisable. Ainsi, toutes ces fleurs travaillées disent la profusion amoureuse d’une leçon de vie inépuisée.
On jubile alors devant-dans ces champs de toiles travaillées de telle sorte que chacune vaut pour elle-même et compose avec les autres. Elles réjouissent par leur éclat et leur disponibilité à s’offrir. Et elles en imposent par la rigueur du travail auquel elles se prêtent. Turbulence contenue, effervescence contrôlée.
Et si l’on prend enfin un peu de son temps au plaisir, on s’aperçoit qu’on est en train de prendre une leçon de vue : on apprend à mieux voir la peinture, celle-ci et les autres, le travail du peintre et ce qui travaille le peintre.
Apprendre à voir le monde et la peinture, en éprouver étonnement et plaisir ? On a bien affaire, en effet, à un peintre.
Jean-Pierre Rose, historien d’art – 2014
La Peinture serait donc morte, surtout la figurative ?
Peindre en plus des natures, mortes elles aussi ! Quel sous-genre !
Rassurez vous, la Peinture, bonne fille en a vu et entendu bien d’autres. Elle est stricte affaire entre le regardeur et l’artiste et se soucie peu des petits terrorismes dépassés.
La preuve : des fleurs, multipliées, explorées, magnifiées. Un catalogue sensible de beaux regards attentifs : l’oeuvre de LAURENCE LECCIA.
Il ne s’agit pas de séries embaumées pour naturalistes, mais de célébration de cette discrète, bien que vive, existence végétale. Avec ce supplément d’âme porté par le regard de Laurence,de fluidités orientales , de champs colorés actuels.
Célébrant avec art, ce que dans notre folie nous pourrions, un jour, perdre.
Laurence Leccia – Juillet 2007
« Si à l’époque je me suis inscrite à l’Ecole des Beaux Arts ce n’est pas pour devenir une artiste mais pour devenir peintre. L’art officiel veut se débarrasser du sensible pour privilégier l’idée comme si cela s’opposait. Mon travail est à l’opposé, empirique, issu de l’expérience. Il est aussi une recherche de l’esthétique dans son sens premier qui en grec veut dire sentir.Je m’organise pour construire mon travail de proche en proche, quelques paramètres sont décidés par avance. Je veux juste donner de l’énergie.
La peinture ne se résume pas au sujet.
Le sujet « fleurs », sensuelles, érotiques pour les uns, décoratives, esthétisantes, séduisantes, pour les autres, ou encore chargé du féminin, de l’épanouissement, de narcissisme ou de la futilité sont pour moi juste un prétexte qui me permet d’explorer mon intention de prédilection : l’aléatoire, le fortuit, l’accident.
Avec ce sujet bavard, chacun pose son histoire sur le miroir de la toile, comme une crème de beauté, chacun prend soin de soi avec l’énergie de la peinture. Mais ce qui m’attire, c’est ce que ce sujet me permet : rendre compte de l’informel, oublier la représentation pour être au plus près de la surprise, du plaisir comme on déballe un cadeau.
Jean-Pierre Rose, historien d’art – Juillet 2007
« Trop féminin ? Il y aurait donc une peintre masculine et une peintre féminine ?
Et qui plus est de fleurs ! Renvoyons d’abord dos à dos machos intégristes et féministes endiablées.
Pour ce qui est des fleurs serons nous aussi sectaires que l’Académie qui vit d’abord dans la nature morte une sorte de sous genre ? Elle sut tout de même bien se rattraper, en recevant sous Louis XVI la belle fleuriste Vallayer-Coster. Un règne avant, Madeleine de Basseporte peignait les fleurs pour les Vélins du Roy.
Il vous faut du plus membré allez donc faire un tour chez Georgia O’Keefe et ses yuccas ou vers les jaillissements de Louise Bourgeois. Alors la paix ! Et regardons !Allier une vérité dans la fragilité d’un pavot tremblant a l’allusion de la tige envoyée dans une touche voilà l’art de Laurence.
Composer de grandes machines dans des cadrages raffinés cousus envers-endroit et somptueux. Savoir traduire les tentations de l’aquarelle dans les glissements de « couloured-fields » est aussi une belle prouesse.Bref quand le retour à la nature est de cet ordre là, je souscris et vous invite ! Tous à la Chapelle ! »
Jean-Pierre Rose, historien d’art – Février 2007
A-t-on assez songé au bonheur, aux beautés des catalogues sensibles ?
Voici, collectés, ordonnés, magnifiés, celui des instants heureux chers au regard.
L’œuvre de Laurence nous y conduit. Se sentir insecte, à la vision multiple et partager la plongée au cœur des corolles démesurées, vestiges d’aquarelles, traduits sur toile, hors format, fluides d’Asie et nostalgie des papiers.
Paradoxes de l’accident maîtrisé, dépassant en pouvoir d’évocation la froide nomenclature, qui, dérision, autorise le pochoir d’inventaire. Noces nécessaires de la poétique et du journal de bord éclatant dans les grandes formes et qui sont la joie car la vie même.
Laurence Leccia – 1998
De ma jeunesse passée en Afrique, découle ce sentiment de nature.
Cette sensation de la douceur de la terre sous les pieds nus, les tissus gorgés d’eau par l’humidité de l’air, le regard empli des couleurs et des formes naturelles généreuses, envahissantes de la végétation tropicale, celle de la forêt vierge.
C’est une vision sensuelle que je donne, un regard qui provoque la sensation d’une vie où le magique avait toute sa place face aux éléments.
De se passé africain est née cette facture primitiviste. Les toiles présentées sont parties d’un désir de créer un travail énergisant. Sur une toile sable sont représentées des tâches et végétaux inspirées des planches botaniques. Ce travail évoque toujours une enfance africaine, une immersion soudaine dans un monde occidental, une sensation de transit apatride qui permet à mouvement constant vers un autre ordre des choses. Sur un mode mêlant abstraction et figuration, il exprime une double relation au monde.
L’origine est souvent le thème de ce travail qui s’articule autour de forme archaïque, primale, un zoom sur la vie microscopique. On peut y reconnaître une cellule originelle, des algues, des corolles, des fossiles, des plantes oiseaux, des cosses, des graines, des gousses, des bourgeons, le soleil, une nature en germination ou un épanouissement.
Ce goût de l’espace et de l’extérieur est reportée dans le vide de la toile.
La nature est mon ordre mystique, ma religiosité, mes perceptions animistes.
Je peins en plein air, sur le massif de la Gardiole.